À propos

Nocline

Écrivain séculaire et infinicolore.
Amante de l’Antiquité avant même de savoir lire.
Pluridisciplinaire acharnée, curieuse intellectuelle infatigable. Théurge directe.
Cherc’heureuse apprentie en histoire de l’art hellénistique.
Sémiologie, numismatique et philologie mises au service de la compréhension des usages idéologiques de l’image des reines hellénistiques.

Longtemps j’ai habité la nuit comme un empire, un espace atemporel où j’étais invisible, où il n’y avait ni âge, ni contour. J’avais pour saison l’aube et le firmament, pour Dieu le soleil et pour liturgie l’infinie combinaison colorée des nuages.

Je régnais sur mes ruines, celle des absents et des invisibles, ceux qui parlent le vivant mais que l’on entend pas chez les humains, alors ils apprennent à discuter avec le reste.

Le jour des hommes qui travaillent, du vacarme de leurs machines, des attentats de leurs cris, l’injure de leur corps épuisé et la colère de leur fatigue, je les fuyais dans le sommeil. Plus tard, j’ai commencé à m’en échapper en silence par des portes de papier, ligne par ligne, volume par volume.

Année après année je suis devenue ce transfuge du tout par le verbe, le ciel, et la frontière.
Je suis devenu l’ordonnateur du récit, des temps, par le déluge démiurge de l’imaginaire.

J’ai pris le nom de Nocline.

Noc, bruit étrange, semblable au coup donné dans une porte ou à une morsure animale.
Fantôme francisé du latin Nox, dont le génitif donne noctis, et renvoie aussi bien aux ombres, aux enfers, à la nuit, à l’imaginaire, qu’à l’orage et ses nuées.

Line, lien dont les voyelles ont été séparées, suffixe féminin des matières vivantes, abstraites et inertes.
Linea en latin, le trait, le fil des êtres et des choses. La Rectitude symbolique du Destin.

Vêtue de ce nom, je prends le pouvoir de dissoudre l’Absurde dans les nébuleuses du sens, de créer à partir du Néant tout ce qui manque, de repeupler le Vide d’une plénitude infinicolore.

Désincarnée de ce nom, je ne suis qu’une carcasse mortelle manquant de sommeil à force de chercher du temps pour raconter des histoires.